Notre ouvrage consiste en la réunion de deux discours, le premier de Bernardi et le second de Brissot. Il s’agit en réalité d’un exercice demandé à l’initiative de l’académie de Châlon-sur-Marne sur la question des améliorations à apporter aux lois criminelles en vigueur. Le premier mémoire, rédigé par Bernardi à l’âge de 28 ans, est plutôt sage et consiste en une mise à niveau du système en place. Fort de cette réussite, il publiera un an plus tard son très connu Essai sur les révolutions du droit français pour servir à l’étude de ce droit (1782). Le second est beaucoup plus subversif et colle totalement à l’image de son auteur ; sa hardiesse et ses pamphlets en firent un des hommes les plus remarqués pendant la Révolution mais il fut également contraint à des séjours à la Bastille puis à l’exil en Angleterre et en Amérique. Nous disposons ici de deux textes parmi les plus emblématiques et importants de la mutation du droit pénal à la veille de la Révolution. (Dupin, réf. 375).Pour l’anecdote, 1781, date d’édition de notre ouvrage, correspond également à l’année à laquelle J.-P. Brissot de Warville écrit à Benjamin Franklin pour lui proposer de refondre le droit criminelle à partir des meilleurs idées, dont les siennes.