Verlinden (le concept de code...) souligne l’importance fondamentale de l’œuvre de Cocceji, chancelier de Frédéric II, sur l’idée de codification au XVIIIème siècle. Après les tentatives françaises (Code Henri III, Code Louis XIII) apparaît ici pour la première fois l’idée d’un code qui abroge totalement la législation d’une matière pour lui en substituer une nouvelle qui s’appuie sur le principe de rationalité. On notera à cet effet la préface, œuvre de Cocceji lui-même que l’on peut considérer comme un manifeste de l’idée de codification et de l’analyse juridique qui l’a sous-tendu. Elle témoigne également de la réaction contre la doctrine que constitue l’établissement d’un code puisque le préfacier souligne que celui-ci n’a pas seulement pour but d’unifier le droit de différentes provinces mais également de lutter contre la « foule des commentateurs » qui ont dénaturé les lois romaines et dont l’opinion prévalait sur la lettre de celles-ci. Toujours dans la préface on note une frappante anticipation du discours de Portalis sur la place du juge face au code. Le code s’ouvre par un discours « Pour la réformation de la Justice » qui constitue une justification de la tentative de rationalisation de la procédure. BNF réf. FRBNF30252776 ; Dupin, réf. 3346 (pour une autre édition).