Document fondamental pour l’histoire du recrutement des professeurs des facultés de droit, tout autant que pour la compréhension de l’enseignement et de la science juridique immédiatement postérieure au Code civil. Il s’agit en effet d’un procès-verbal tenu mot à mot par le fondateur de la Thémis de l’ensemble des épreuves du concours ouvert en 1819 pour le remplacement de Berthelot et nous suivons les 9 candidats (8 après que le dernier "frappé d’une subite indisposition en montant à la tribune" ait renoncé à poursuivre le concours) dans leurs 3 exercices : 1° un exposé sur une question tirée au sort avec une préparation en loge ; 2° une grande leçon de 24 heures ; 3° une discussion des thèses non pas par le jury mais par chacun des autres candidats ce qui donne lieu à des séries de "peaux de bananes" entre les candidats dont on n’imaginerait pas qu’elles puissent se renouveler de nos jours. Le texte nous informe également sur la science juridique et nous montre la Faculté de droit de Paris prise en flagrant délit de pandectisme tant il est vrai que les aller-retours entre le droit civil du Code et le droit romain sont constants et que les candidats n’hésitent d’ailleurs pas à proposer le maintien des solutions de droit romain dans le silence voire dans l’ambiguïté du Code civil. Il est en revanche frappant de constater que l’ancienne doctrine romaniste française paraît frappée d’opprobre à l’exception de Cujas. Cette relation a été établie par Athanase Jourdan, fondateur de la Thémis. On y trouvera d’ailleurs des allusions dans une des premières livraisons de cette revue. Très rare. (Manque à Harvard, manque à Berkeley). Des annotations manuscrites de corrections très précises ont été faites qui pourraient être de la main de l’auteur ou d’un candidat.