On éprouve un véritable émerveillement à la lecture de ce texte où l’auteur déploie toutes ses qualités de critique juridique en particulier à l’égard du Traité de la possession de Savigny. Naturellement, et comme dans le traité de Savigny, la possession en tant qu’institution juridique est finalement ici un objet secondaire car la véritable question est celle de savoir comment la volonté peut créer un droit sans titre. Jhering étudie ainsi l’ensemble des doctrines du droit allemand qui justifient la validation juridique du fait possessoire contre le propriétaire. Jhering pour sa part développe un système où la possession est regardée comme l’expression extérieure de la propriété et où elle n’est protégée que par le fait du législateur qui décide que celui qui a l’apparence du propriétaire mérite pour des raisons tenant au commerce juridique et social d’être préféré au propriétaire réel. L’introduction du traducteur habituel de Jhering en français y a joint une bonne bibliographie des œuvres de l’auteur en allemand avec les indications de leur traduction.