Sans doute l’ouvrage le plus important de l’auteur qui n’en publia que trois dans lesquels il résume à la fois sa pensée et ses convictions : Examen du Traité du droit pénal de M. Rossi (Paris, 1856), De la décentralisation et de ses effets (Paris, 1861), et De l’organisation judiciaire en France (Paris, 1872). Ce dernier, le plus important, est un mémoire « qui a été présenté à l’académie des sciences morales et politiques et qui a paru dans plusieurs numéros des Séances et travaux de cette institution, avant d’être publié sous la forme » que nous présentons ici. Particulièrement inspiré par le système britannique, Odilon-Barrot propose ici une généralisation du « Jury ». Il critique dans notre système à la fois la dualité de juridiction et l’existence de tribunaux administratifs trop soumis à l’influence du gouvernement. O. Barrot. est un personnage paradoxal : nommé vice-président du Conseil d’État en 1872, il fut de ceux qui organisèrent la modernisation de cette institution après le Second Empire. Pourtant, dans ce livre paru l’année précédente il se prononçait ainsi (p. 146) : « dans mon projet disparaîtrait tout le contentieux administratif des conseils de préfecture et du Conseil d’Etat ». Ce texte est d’une grande rareté.