« Pour apprécier sainement ce grand ouvrage, l’un de ceux qui font le plus d’honneur à l’érudition contemporaine, il importe de se placer au point de vue même de l’auteur et de se rappeler que l’objectif principal de M. de Jubainvilie est la race celtique, ses origines, ses rapports avec les autres populations de toute provenance qui ont habité l’Europe. C’est pour arriver à écrire une histoire des Gaulois que M. de Jubainville s’est préalablement livré à ces recherches sur l’ethnographie de l’Europe avant les Gaulois. […] M. d’Arbois de Jubainville réimprime, « en le complétant », le livre qu’il a publié il y a douze ans et qui obtint dans le monde de l’érudition un si légitime succès. Outre des améliorations considérables dans la forme, comme, par exemple, l’addition de sommaires, la subdivision des chapitres en paragraphes, la citation in extenso de tous les textes anciens auxquels la première édition se bornait à renvoyer, l’auteur a modifié sa doctrine elle-même sur plusieurs points ; il a fait quelques suppressions et “surtout, dit-il, souvent remplacé par des formules dubitatives les affirmations de la première édition.” Tout en se proposant de tenir compte des récents travaux relatifs aux origines des populations européennes, il a systématiquement laissé de côté l’archéologie préhistorique : “ce n’est pas, ajoute-t-il, l’effet du dédain, c’est simplement l’aveu de mon incompétence.” Enfin, comme additions importantes, nous signalerons surtout une dissertation sur la chronologie étrusque et le chapitre intitulé : les Ligures dans le mythe d’Héraclès. » (Ernest Babelon, Bibliothèque de l’école des chartes, t. 50/1889, p. 584 et s.). Étude anthropologique de référence.