La première édition parue à Berlin en 1855 et la seconde édition, que nous présentons ici, est aussi la dernière. Il s’agit d’une description du système parlementaire anglais. « Lothar Bucher continue là où Venedey s’arrête. Il décrit le parlementarisme – sous entendu le parlementarisme anglais. En Allemagne, le terme parlementarisme désigne le système que les Anglais et les Américains appellent le “constitutional government”.  Bucher en fait la différence par rapport au constitutionnalisme d’origine française ou belge. Le système politique et sociétal de l’Angleterre, qui s’est naturellement développé et qui est basé sur un certain nombre de compromis est comparé à celui de la France tendant à l’unilatéralisation et à la systématisation (die “Spinnmaschine des Bonapartismus” [la filiation/rouet du bonapartisme]. Les Allemands, par contre, tendent à la théorisation, à l’unilatéralisation émotionnelle et à la recherche de l’idéal, et ceci assez fréquemment dans leur analyse du système anglais et de sa constitution politique. Bucher lui-même succombe à la mode actuelle en introduisant des termes technico-scientifiques. Son hypothèse va jusqu’à envisager peut-être un jour un calcul mathématique de l’évolution historique. "On parviendra peut-être un jour exprimer le processus d’évolution d’une nation sous la forme précise d’un calcul d’une série mathématique ; et lorsqu’on sera arrivé à ce stade, on n’aura plus qu’à introduire les facteurs déterminants et on pourra supprimer le reste.” » (Roland Ludwig, Die Rezeption der Englischen Revolution im deutschen politischen Denken und der deutschen Historiographie im 18. und 19. Jahrhundert, Leipzig Universitätsverlag, 2003, P. 359).