« La France sous Philippe le Bel est divisée en quatorze livres, dans lesquels M. Boutaric étudie successivement la royauté, son caractère et ses progrès ; — les États généraux ; — la féodalité et la lutte qui s’engage entre elle et Philippe le Bel ; — le clergé français ; — les rapports du roi avec le Saint-Siège, les affaires avec Boniface VIII, avec Clément V, et le procès des Templiers; — le tiers état ; — l’administration en général l’administration financière, — les recettes et dépenses ; — l’industrie et le commerce ; — l’organisation militaire ; — la politique étrangère ; le caractère et les résultats du règne de Philippe le Bel. Ce vaste sujet, ces questions graves et difficiles ont été traitées par M. Boutaric avec une abondance,1 une sagacité, une méthode qui assurent à son livre une place très-distinguée parmi les publications historiques de ce temps-ci. L’auteur, sobre de phrases et de déductions hasardées, a fait l’usage le plus utile et le plus heureux des documents contemporains et particulièrement de ceux qui sont conservés aux Archives de l’empire ; les plus importants de ces documents ont été insérés par M. Boutaric dans le recueil des Notices et extraits des manuscrits que publie l’Académie des Inscriptions 1. Je me laisserais entraîner au-delà des bornes de cet article, si je prétendais indiquer toutes les parties neuves, tous les morceaux saillants que contient le livre de M. Boutaric. Il suffira de citer : le tableau des progrès que Philippe le Bel a fait faire à la royauté française, l’histoire des origines et du développement des assemblées du tiers état, les idées émises sur l’état des communes et sur l’ingérence du roi dans les affaires municipales, l’exposé des conditions et de l’organisation financières de la France au temps de Philippe le Bel. M. Boutaric me paraît avoir expliqué beaucoup mieux que Géraud la taille de 1292, en lui attribuant un caractère purement municipal. La France sous Philippe le Bel est un de ces livres de forte constitution qui peuvent supporter la critique. » (F. Bourquelot, Bibli. de l’école des chartes, 1863, p. 331 et s.).