Il s’agit ici de l’importante édition de Cujas du Code théodosien ; celui-ci fut composé par ordre de l’empereur Theodose le jeune en 438. Il fut remplacé ensuite par le Code justinien et cessa d’avoir force de loi. Dupin (p. 85) souligne qu’il est souvent utile de le consulter parce qu’on y trouve des lois qui servent à interpréter celles que Justinien a insérées dans son Code. D’ailleurs le Code théodosien a fait longtemps loi en France et ce sont ces dispositions que l’on appelait particulièrement lex romana sous les capétiens. La première édition moderne fut donnée en 1528. Elle était initialement incomplète et un des travaux essentiels de Cujas a été d’assurer l’ensemble des compléments. On trouve, en tête du volume, l’épître dédicatoire que Jean Du Tillet écrivit pour son édition d’Ulpien, Paris, 1549. Nous avons ici l’édition originale de Cujas (une seconde paraîtra en 1606) qui est d’une grande rareté (manque à Cujas, manque à Berkeley), quelques exemplaires identifiés dans les bibliothèques allemandes (2 à la Bayerische Staatsbibliothek München, 1 à la Landesbibliothek de Halle (KB4457), 1 à la Göttinger niedersächsischer Staats- und Universitätsbibliothek (4J Rom 128/60). Hervet (1499-1580) fut un des plus virulents antiprotestants de la 2ème moitié du XVIème siècle tout en utilisant à l’égard de leur doctrine les arguments de la philosophie sceptique (v. l’article "scepticisme" de l’Encyclopedia britannica). Pièce fondamentale et très rare.