Compilation monographique d’essais in memoriam à sir Otto Kahn-Freund pour son travail dans le domaine du droit du travail. Il comprend une comparaison des relations de travail en Israël, en Allemagne, en République fédérale, en Italie, en Belgique, en Corée, en Australie, au Royaume-Uni, etc., et traite des accords internationaux relatifs aux droits de l’homme (Charte sociale européenne), aux normes de travail, à la codétermination.« Bien peu connus en France, et notamment parce qu’ils n’ont point été traduits, les écrits de Sir Otto Kahn-Freund(1900-1979) sont pourtant d’un intérêt extrême pour les juristes comme pour les sociologues du travail et plus généralement des relations professionnelles. (…) Une analyse fort éclairante des écrits allemands d’O. K.-F. nous est donnée par Jon Clark, lecteur à l’Université de Southampton et Roy Lewis, chercheur à l’Université de Warwick (chap. 4 et 5). Les analyses de Kahn-Freund ne peuvent en effet être comprises sans que référence soit faite aux méthodes et concepts d’un juriste du travail (Hugo Sinzeimer) et d’un sociologue du droit (Eugen Ehrlich). (…) Le dernier chapitre de l’ouvrage constitue sans doute la meilleure illustration de la pertinence et de l’actualité de la démarche d’O. K.-F. Jon Clark et Lord Wedderburn y dévoilent, minutieusement et inexorablement, les fondements théoriques et conceptuels du “nouveau” droit du travail que les conservateurs construisent au fil des lois. Cette “saga” réformatrice est analysée dans une perspective presque foucaldienne : véritable inversion dialectique en droit du travail. Les auteurs rendent évident le paradis retrouvé pour les uns et l’enfer promis pour les autres : un retour (par le fait du législateur, ce qui est inhabituel au Royaume-Uni) aux décisions de Justice du début du siècle (notamment en matière de responsabilité civile des syndicats). La Dame de Fer entend s’appuyer sur la loi d’airain du contrat individuel de travail. Mais les lecteurs du Continent sont sans doute quelque peu déroutés par les analyses concernant le « contrat social » qui, entre 1974 et 1979, régit les relations entre le T.U.C. et Parti Travailliste.» (Jean-Claude Javillier, Sociologie du travail, n° 1/1985, p. 113 et s.).