« Si les analyses de droit comparé visent à l’explication des singularités institutionnelles et des entraînements propres à chaque système juridique, l’histoire apporte ici les assurances fondamentales, la connaissance du terrain ; elle est, au fond, l’écologie des droits contemporains, au moins pour une très large part irremplaçable. C’est pourquoi sont si précieuses les recherches sur la formation des droits locaux, quand elles ne s’égarent pas dans une comptabilité́ privée d’interprétation, comme c’est encore le cas hélas ! de nos jours. Le livre ici rapporté sera reçu au titre d’un essai exemplaire ; il y manque seulement une conclusion plus tonique, plus ouverte sur les législations et les jurisprudences du XXe siècle. Pourquoi, au terme d’une étude si consciencieuse où pullulent tant de notations importantes, n’avoir pas ajouté quelques observations sur cet au-delà du XIXe siècle, notre présent ? Le XIXe siècle était si bien vue, comme aboutissement dans la conjoncture générale de l’unification des droits civils, que le comparatiste regrettera cette abstention de l’auteur pour le XXe. Mais la chicane ne va pas plus loin, car cet ouvrage mérite attention, par l’ampleur de son thème, la fermeté́ de ses propositions, la localisation des sondages dans une région située au carrefour de plusieurs courants d’influence parmi les plus importants en Europe. » (Pierre Legendre, RIDC, n° 1/1971, p. 246-247).