« Dans le compte rendu du tome premier (1), nous avons souligné les nombreuses qualités de la présente édition critique de l’Esprit des Lois. Nous nous permettons d’y renvoyer le lecteur désireux de connaître le plan général, les techniques philologiques, ainsi que les méthodes d’inteprétation, mis en valeur par le professeur Brèthe de la Gressaye, en vue de préciser le mode d’élaboration de l’ouvrage politique capital de Montesquieu, de le situer dans l’ambiance du moment historique, en extraire les idées maîtresses et en retracer l’histoire. Il convient de noter, toutefois, qu’en faisant paraître les trois derniers tomes, l’éditeur n’a pas voulu poursuivre simplement l’œuvre déjà commencée. Soucieux de ne rien négliger de ce qui a été publié durant ces dernières années – notamment à l’occasion de la célébration du bicentenaire de la première édition de l’ouvrage et de celui de la mort de l’illustre Gascon –, il a su au contraire profiter largement d’un certain nombre de découvertes récentes (Catalogue de la Bibliothèque de la Brède, volume II de Geogra-phicà), pour renouveler le débat à propos de questions telles que la chronologie de la rédaction des différentes parties du manuscrit, les sources de Montesquieu, sa méthode, etc. On trouvera, en particulier dans l’introduction du tome II, le détail de ces discussions, suivi des brefs mais concis, sur les principales études originales consacrées àMontesquieu ou à son œuvre depuis la publication du tome premier ; on y relèvera également de précieuses indications sur les nouvelles rééditions des Œuvres complètes de l’auteur par M. Roger Caillois (Bibliothèque de la Pléiade) et par M. André Masson (Éditions Nagel). Les Introductions aux tomes III et IV contiennent, elles aussi, d’appréciables compléments d’information, historique et critique. Enfin, les remarquables analyses qui précèdent chacun des livres de l’ouvrage, de même que les notes, réunies à la fin de chaque tome (t. II, p. 452, t. IV, p. 295 à 393), projettent un éclairage nouveau sur l’objet et sur les qualités de l’ouvrage, en le situant simultanément dans la perspective de l’histoire, politique et littéraire, et dans celle de l’actualité. Tous les juristes, mais en particulier les spécialistes du droit public et de la science politique, sauront gré au professeur Brèthe de la Gressaye et à l’Association Guillaume Budé de leur offrir désormais la possibilité de pénétrer, guidées par une main sûre, dans l’univers serein et lumineux du plus classique de leurs Maîtres. » (Georges Vlachos, RIDC n° 1/1963, p. 219 et s.).