DURAND (Charles)

LES AUDITEURS AU CONSEIL D’ÉTAT de 1803 à 1814

Lieu d’édition : Aix-en-Provence

Année d’édition : 1958

Editeur : La Pensée Universitaire

Description : in-8, br., non massicoté, assez bon état, 197 p.

« M. le Professeur Charles Durand est de nos jours, avec M. le Conseiller d’État Sauvel, le grand spécialiste du Conseil d’État napoléonien. Ses études, toujours extrêmement documentées, présentent un point commun : leur grand intérêt, tant sous l’angle historique que sous l’aspect de l’actualité, puisque l’on doit tirer sans cesse pour le présent des leçons utiles du passé. D’autre part, si l’auteur ne vise qu’un but scientifique et s’il réussit pleinement dans ses intentions, il a l’art d’offrir le fruit de ses travaux dans un style clair et alerte qui en rend la lecture attachante même pour les non spécialistes. Bien des lecteurs ont déjà apprécié et admiré « Les études sur le Conseil d’État napoléonien », « Le fonctionnement du Conseil d’État napoléonien », « La coopération entre le Gouvernement sous le Consulat et le Premier Empire », précédents ouvrages du savant auteur. Ils liront avec la même satisfaction « Les auditeurs au Conseil d’État de 1803 à 1814 », l’une des institutions les plus originales du Premier Empire, qui méritait certainement l’étude approfondie que nous livre fort heureusement aujourd’hui M. Durand.Après un chapitre Ier qui nous donne une vue d’ensemble de l’auditeur et de son évolution, M. Durand examine successivement le recrutement des auditeurs (chapitre II), leur situation personnelle (chapitre III), le service ordinaire (chapitre IV), l’emploi des auditeurs auprès des armées et dans les pays militairement occupés (chapitre V), leurs fonctions stables en dehors du Conseil d’État (chapitre VI).Certes l’auditeur au Conseil d’État de 1959 lira sans doute avec quelque mélancolie le tableau brillant que l’éminent auteur trace de l’auditeur de l’an X dès le début de son ouvrage : « un séduisant jeune homme qui évoque beaucoup plus l’air des salons que la poussière des bureaux ». « Un jour, presque au sortir du théâtre, il monte en voiture et court la poste vers la Prusse, la Pologne, l’Autriche, où retentit le canon de la Grande Armée ; il y reste quelques mois, pestant contre le pays, tout en administrant de son mieux quelque intendance, regrettant les Champs-Élysées, les glaces du Café Foy, ses succès de bal ou quelque actrice de l’Opéra Buffa. Ensuite il reparaît, un peu halé, dans la capitale et s’adonne, selon la parole de l’auditeur Victor de Broglie, « aux distractions du monde officiel et du monde proprement dit », a moins qu’il ne coure occuper une sous-préfecture, voire une préfecture, quelque part entre Brest et Rome, entre Barcelone et Lübeck ». Mais M. Durand s’est surtout attaché a dégager la philosophie de l’institution, a montrer les buts de Napoléon Ier en créant les auditeurs. Si l’on fait abstraction du souci d’attirer dans l’administration des jeunes gens appartenant à la bourgeoisie aisée ou même a l’ancienne aristocratie, l’on voit que le Premier Consul, puis l’Empereur, a essentiellement entendu, d’une part, éviter les dangers que comporte pour la formation générale un long séjour dans les rangs inférieurs de l’administration, d’autre part, former a la rude discipline du Conseil d’État des jeunes gens aux qualités prometteuses afin de les rendre, par la suite, aptes à occuper les hauts emplois de l’administration active. L’idée était excellente et, 150 ans après, n’a rien perdu de sa valeur. Mais l’on peut également tirer d’utiles conclusions des résultats obtenus. Que furent ces résultats ? M. le Professeur Durand écrit : « Le régime de la fonction est donc très bien conçu. Malheureusement la réalisation de cette conception féconde fut faussée presque a l’origine et surtout à partir de décembre 1809. » Et il démontre lumineusement que si certains auditeurs n’ont pu, par la suite, réussir dans leurs fonctions actives, c’est qu’ils avaient été nommés à ces fonctions après a peine une année de présence au Conseil d’État, unique année souvent passée moitié au Conseil, moitié en missions temporaires lointaines. Ceux qui avaient exercé réellement leurs fondions au Conseil d’État, qui y avaient été « formés », accomplirent, au contraire, avec talent et plein succès, les tâches administratives les plus délicates. » (M. Letourneur, RIDC n° 4/1959, p. 801 et s.)
150 €
(Réf. 54536)
TTC

Mots clés : Conseil d'Etat

« M. le Professeur Charles Durand est de nos jours, avec M. le Conseiller d’État Sauvel, le grand spécialiste du Conseil d’État napoléonien. Ses études, toujours extrêmement documentées, présentent un point commun : leur grand intérêt, tant sous l’angle historique que sous l’aspect de l’actualité, puisque l’on doit tirer sans cesse pour le présent des leçons utiles du passé. D’autre part, si l’auteur ne vise qu’un but scientifique et s’il réussit pleinement dans ses intentions, il a l’art d’offrir le fruit de ses travaux dans un style clair et alerte qui en rend la lecture attachante même pour les non spécialistes. Bien des lecteurs ont déjà apprécié et admiré « Les études sur le Conseil d’État napoléonien », « Le fonctionnement du Conseil d’État napoléonien », « La coopération entre le Gouvernement sous le Consulat et le Premier Empire », précédents ouvrages du savant auteur. Ils liront avec la même satisfaction « Les auditeurs au Conseil d’État de 1803 à 1814 », l’une des institutions les plus originales du Premier Empire, qui méritait certainement l’étude approfondie que nous livre fort heureusement aujourd’hui M. Durand.Après un chapitre Ier qui nous donne une vue d’ensemble de l’auditeur et de son évolution, M. Durand examine successivement le recrutement des auditeurs (chapitre II), leur situation personnelle (chapitre III), le service ordinaire (chapitre IV), l’emploi des auditeurs auprès des armées et dans les pays militairement occupés (chapitre V), leurs fonctions stables en dehors du Conseil d’État (chapitre VI).Certes l’auditeur au Conseil d’État de 1959 lira sans doute avec quelque mélancolie le tableau brillant que l’éminent auteur trace de l’auditeur de l’an X dès le début de son ouvrage : « un séduisant jeune homme qui évoque beaucoup plus l’air des salons que la poussière des bureaux ». « Un jour, presque au sortir du théâtre, il monte en voiture et court la poste vers la Prusse, la Pologne, l’Autriche, où retentit le canon de la Grande Armée ; il y reste quelques mois, pestant contre le pays, tout en administrant de son mieux quelque intendance, regrettant les Champs-Élysées, les glaces du Café Foy, ses succès de bal ou quelque actrice de l’Opéra Buffa. Ensuite il reparaît, un peu halé, dans la capitale et s’adonne, selon la parole de l’auditeur Victor de Broglie, « aux distractions du monde officiel et du monde proprement dit », a moins qu’il ne coure occuper une sous-préfecture, voire une préfecture, quelque part entre Brest et Rome, entre Barcelone et Lübeck ». Mais M. Durand s’est surtout attaché a dégager la philosophie de l’institution, a montrer les buts de Napoléon Ier en créant les auditeurs. Si l’on fait abstraction du souci d’attirer dans l’administration des jeunes gens appartenant à la bourgeoisie aisée ou même a l’ancienne aristocratie, l’on voit que le Premier Consul, puis l’Empereur, a essentiellement entendu, d’une part, éviter les dangers que comporte pour la formation générale un long séjour dans les rangs inférieurs de l’administration, d’autre part, former a la rude discipline du Conseil d’État des jeunes gens aux qualités prometteuses afin de les rendre, par la suite, aptes à occuper les hauts emplois de l’administration active. L’idée était excellente et, 150 ans après, n’a rien perdu de sa valeur. Mais l’on peut également tirer d’utiles conclusions des résultats obtenus. Que furent ces résultats ? M. le Professeur Durand écrit : « Le régime de la fonction est donc très bien conçu. Malheureusement la réalisation de cette conception féconde fut faussée presque a l’origine et surtout à partir de décembre 1809. » Et il démontre lumineusement que si certains auditeurs n’ont pu, par la suite, réussir dans leurs fonctions actives, c’est qu’ils avaient été nommés à ces fonctions après a peine une année de présence au Conseil d’État, unique année souvent passée moitié au Conseil, moitié en missions temporaires lointaines. Ceux qui avaient exercé réellement leurs fondions au Conseil d’État, qui y avaient été « formés », accomplirent, au contraire, avec talent et plein succès, les tâches administratives les plus délicates. » (M. Letourneur, RIDC n° 4/1959, p. 801 et s.)
54536

Fiche technique

Lieu d’édition
Aix-en-Provence
Année d’édition
1958
Date d’édition
1958-01-01
Editeur
La Pensée Universitaire
Description
in-8, br., non massicoté, assez bon état, 197 p.

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