« Votre présence sur ces bancs est un fait qui ne saurait passer inaperçu. C’est plus qu’un fait scolaire, c’est, un peu, un fait politique. Il y a quelques mois, à peine, vous arriviez en France, en rangs serrés, par centaines de mille par mois. Et vous couriez au front de guerre en un magnifique élan. Vous vous couvriez de gloire à Saint-Mihiel. En rangs non moins serrés, après avoir vaincu, après avoir assuré le triomphe de celte liberté que vous étiez venus nous aider à défendre, quelques centaines d’entre vous viennent s’asseoir sur ces bancs, armée pacifique qui n’a pour armes que du papier et des crayons ! Après avoir lutté pour sauver le droit et la liberté que symbolisait la France, vous voulez savoir comment la France comprend ce droit cl cette liberté pour lesquels tant des u vôtres et tant des nôtres ont succombé. Vous allez l’apprendre en écoutant les leçons de maîtres qui sont justement fiers de vous initier à notre civilisation juridique, politique et économique. Ces maîtres vont vous dire Comment la France est gouvernée, comment nous comprenons et pratiquons la liberté politique, mère et soutien de toutes les autres. C’est le grand problème de l’organisation de la démocratie. En vous exposant les principes fondamentaux du droit pénal français dans leurs rapports avec les libertés individuelles, ils vous apprendront comment le citoyen est protégé dans sa vie, dans son honneur, dans ses biens, dans sa liberté, quand il comparait en justice. Redoutable problème où l’on vous fera comprendre le souci que nous avons d’être justes môme vis-à-vis de ceux qui sont accusés d’avoir violé la loi. » (ext. de l’avant-propos).