L’auteur nous éclaire dès ses avant-propos : « Cambacérès n’a remporté aucune victoire pour la seule et excellente raison qu’il ne s’est jamais battu – qu’à l’intérieur des comités (même là si prompt à l’armistice) et à la tribune des assemblées. Le sang pouvait couler, de ces débats, de ces discours, mais hors champ, sans l’odeur infecte des labours et des prairies transformés en charniers, corps dépouillés revêtus du bourdonnement des mouches, qui vous clouent d’horreur jusqu’à la nausée.Il n’est pas non plus de ceux qui, renonçant à un inaccessible premier rang, encombrent l’horizon. Comme Talleyrand, comme Fouché, toujours présents, même absents (encore plus présents dans leur absence), dans les coulisses immédiates du nom du pouvoir seulement, mais de l’action. Cambacérès n’agit pas, il fonctionne. Sans doute occupe-t-il une place importante – même sans y jouer un rôle important.Ni en noir, ni en blanc, Cambacérès n’est un héros. Ce livre est donc consacré à un a-héros, une éminence qui n’aurait pas la franchise, encore moins le poids, d’être gris.J’ai tenté de dessiner le portrait d’un personnage qui se dérobe au portrait. Parce que le personnage a dévoré la personne. »