Les grandes forêts dites primaires, tout particulièrement, les forêts de l’Amazonie, du Bassin du Congo et la taïga des pays de l’Europe du Nord, et on pourrait y ajouter de l’Asie du Sud-Est, présentent une double caractéristique : elles sont essentielles à l’équilibre écologique et climatique de la planète et elles sont habitées par des populations qui sont intimement liées à l’écosystème qu’elles constituent. Intimement liées dans tous les sens du terme : ces populations peuplent ces forêts autant que celles-ci les habitent. Elles y sont attachées non seulement pour des raisons économiques – elles en tirent leurs subsistances –, mais aussi pour des raisons spirituelles. Elles font corps avec ces forêts.Or le réchauffement climatique bouleverse cet équilibre. Il fragilise ces forêts qui n’en ont pourtant pas besoin, tant elles sont menacées par l’industrie forestière et/ou, selon les pays, l’industrie agro- alimentaire qui n’hésite pas à les transformer en pâturages ou en champs de monocultures. Les dommages causés aux forêts se répercutent inévitablement sur leurs habitants.La protection des grandes forêts contre le réchauffement climatique n’est donc pas seulement un enjeu environnemental d’envergure planétaire ; c’est aussi une nécessité humaine pour les populations qui y vivent et qui en vivent.On peut espérer que la prochaine COP 30 qui se tiendra à Belém en novembre 2025 apportera quelques réponses positives et efficaces à ce défi. Pour cela, il faut y travailler en amont. Et c’est à quoi le GRIDAUH et le laboratoire L3E (Laboratoire Europe, Espace, Environnement) de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont entendu contribuer par l’organisation d’un colloque international et pluridisciplinaire, les 11 et 12 février 2025.