« Outre les Mémoires proprement dits, que Joseph-Barthélemy a écrits juste après avoir cessé, le 27 mars 1943, d’exercer les fonctions de ministre de la Justice du gouvernement de Vichy, cet ouvrage reproduit les procès-verbaux des interrogatoires auxquels il a répondu à l’automne 1944, après une inculpation motivée par sa participation à ce gouvernement, ainsi que les notes qu’il a pu rédiger, d’octobre 1944 à fin mars 1945, au cours de la très pénible incarcération qu’il a alors subie à Toulouse.Un tel livre me paraît présenter un double et grand intérêt.Ceux qui comme auteur de ces lignes, ont été les élèves de Joseph-Barthélemy, et conservent du cours que celui-ci professait avant la guerre Rue Saint-Guillaume un souvenir admiratif et reconnaissant trouveront un précieux éclairage sur les raisons pour lesquelles leur maître a accepté en février 1941 de collaborer non certes avec l’Allemagne hitlérienne mais avec le maréchal Pétain.Quant à ceux qui n’ont pas vécu la période de “l’État français” de Vichy, les Mémoires de Joseph-Barthélemy leur proposeront du fonctionnement de cet “État” une image assez différente des stéréotypes habituels et plus consternante encore, tant elle démontre l’inconscience de la réalité qui caractérisait presque tous ceux qui, de Vichy, imaginaient gouverner la France et préparer son avenir. » (François Goguel, RFSP n° 4/1989, p. 591 et s.)