« La rapide réédition de l’ouvrage de M. Jack Vezian témoigne de l’intérêt considérable porté par les praticiens à la question traitée et de l’utilité du commentaire. La profonde transformation de l’entreprise bancaire depuis 1945 a conduit les banques à multiplier les comptes et les crédits. La clientèle des banques ne se limite plus à des personnes disposant d’importants capitaux et d’un certain standing financier. La vulgarisation de l’activité bancaire s’est inévitablement accompagnée de litiges, qui sont des « retombées juridiques » de multiples opérations d’argent rapides et complexes. M. Vezian a su exposer de manière systématique les grandes situations génératrices d’une responsabilité professionnelle des banquiers. L’allergie des autorités professionnelles de ce secteur à admettre le principe d’uneresponsabilité professionnelle originale a sans doute contribué à une multiplication des actions en responsabilité. La distribution imprudente de crédit à des entreprises irrémédiablement compromises a prolongé trop souvent depuisquelques années la vie des firmes qui eussent dû déposer plus tôt leur bilan. Les banquiers se trouvaient dès lors en position délicate. En coupant brusquement le crédit, ils pouvaient être considérés comme à la source de la mort de l’entreprise. En prolongeant à tort le crédit, ils devaient répondre du préjudice causé aux créanciers correspondant à la différence entre le passif existant au jour où — sans crédit abusif — le bilan eût été déposé et le moment où il a été effectivement déposé. M. Vezian a dressé un patient et minutieux tableau des solutions du droit positif et esquissé une problématique très claire d’une question délicate et mouvante. » Christian Gavalda in RIDC n° 3/1978, P. 928.