« La thèse principale de M. J. Sarrailh est consacrée à la vie politique de Martínez de la Rosa, à son œuvre de théoricien de la politique, d’orateur politique et d’historien. Elle laisse résolument de côté ses écrits proprement littéraires, et le rôle qu’il joua dans l’évolution du romantisme espagnol. Mêlé aux luttes des partis pendant un demi-siècle, Martínez donna à son pays le statut de 1834, en dirigea, à plusieurs reprises, les affaires intérieures et extérieures, fut l’oracle des modérés, et, vers la fin de sa carrière, présida les débats de la Chambre. L’étude de cette activité, deux fois interrompue par le bagne et l’exil, réclamait de l’auteur une connaissance approfondie de l’histoire espagnole. L’étude de ses écrits théoriques exigeait une sûre connaissance des grandes écoles politiques de l’Espagne et de l’étranger. (…) L’exposé est conduit selon un plan clair et facile, quoiqu’un peu lent, et dont les divisions peuvent sembler parfois un peu artificielles. M. Sarrailh a eu le singulier courage de lire de près les illisibles traités où s’exprime, en une surabondance de paroles, la doctrine, banale en somme, de l’homme d’État qui, se croyant historien philosophe, composa, de 1823 à 1851, les dix volumes de Vespititu del siglo. Les analyses de M. Sarrailh permettent de définir exactement la pensée de Martínez, d’en retrouver l’origine, d’en marquer la signification historique. Elles témoignent d’un grand effort de compréhension et d’impartialité. Les documents ont été utilisés avec beaucoup de jugement et de mesure. Le rôle du personnage dans l’histoire politique et sociale de l’Espagne est retracé avec l’objectivité la plus consciencieuse. Dans sa thèse complémentaire, M. Sarrailh s’est avant tout proposé de mettre en lumière un certain nombre de documents qui proviennent de la Surintendance de Police. Il a montré heureusement l’intérêt de ces papiers mal connus pour l’histoire de la Contre-Révolution de 1823. » (A. Renaudet, Bulletin hispanique, n° 1/1931, p. 82 et s.).