« Ce livre surprendra et séduira. Il n’étonne pas ceux qui connaissent le professeur Gilissen, sa puissance de travail, son goût des comparaisons et de la synthèse, lié, qualité rare, à une extrême rigueur dans l’analyse des documents. (…) Rigueur et ampleur caractérisent ce gros volume. Trois ordres de problèmes y sont envisagés qui, au cours des années, ont retenu l’attention de J. Gilissen : une esquisse des divers systèmes de droit ; une histoire des sources du droit en Europe occidentale depuis le XIIIe siècle, qui privilégie la Belgique et la France ; une histoire du droit privé, centrée elle aussi sur la Belgique et la France. On ne peut résumer un tel livre, ni en dégager toutes les richesses. L’immensité des sujets abordés exigeait la brièveté sur chacun. Le propos de l’auteur n’était pas d’ailleurs d’offrir sur chaque matière un exposé, même sommaire. Il s’agissait bien plus de dégager l’apport spécifique de chaque système de droit et son originalité, de situer la place variable selon les temps, des diverses sources du droit (coutume, loi, doctrine, jurisprudence) depuis le XIIIe siècle jusqu’à nos jours, de dégager quelques aspects majeurs de du droit privé : solidarité familiale, famille conjugale, propriété, systèmes l’histoire successoraux, responsabilité civile, sûretés et contrats. Ces vastes fresques obligeront le jeune juriste à sortir des bornes étroites de son pré carré. Elles inciteront de plus anciens à une réflexion sur le droit qu’ils vivent. Attitude critique, qui doit inciter à une modestie dont les juristes occidentaux, rivés à l’exégèse de textes encombrants, risquent parfois de perdre le sens. » (Jean Gaudemet, RIDC, n° 2/1980, p. 471 et s.).